09 février 2020

6 février 2020 / à l'école puis sur le site

Thomas /

1/ Quoi de neuf aujourd’hui ? 
  • Nous avons parlé de la conférence « Une économie de la non-dépense » de Gilles Clément, paysagiste. Elle a été proposée dans le cadre du projet Ukronie, organisée par ARESO et l'ensa de Toulouse et que l’on pourra revoir sur la chaine universitaire Canal-U
  • Évocation de l’Asie et des logements indécents qui permettent de loger certaines          population miséreuses mais à proximité de leur travail. Ces modes de vie différents sont corrélés à des relations sociales bien loin de celles que nous connaissons en Occident. On peut par exemple citer une pratique très atypique pour nous et qui parait banale au Japon : louer un ami, une présence humaine le temps d’un café ou d’un repas pour discuter et passer du bon temps !
  •    Nous avons aussi parlé de notre lieu de projet, la Cartoucherie, ancien quartier industriel connu pour sa production de cartouches d’armes à feu dans des usines qui sont encore en partie présentes sur le site. Bien que polluée par l’activité économique  passée, la Cartoucherie accueille aujourd’hui un quartier en pleine construction qui s’est vu attribué un label d’éco-quartier. 

2/ Recherches d’atelier


La lecture d’un travail de recherche d’action participative réalisé par des sociologues et des géographes autour de « la convivialité des seniors » nous a permis de nous faire prendre consciences de certains points de la société qui demeurent assez fastidieux pour ce type de personnes comme la réduction des services en lien direct avec le contact humain au profit de services numériques sur internet. Les personnes âgées sont alors parfois mises à l’écart et notamment lorsqu’il s’agit d’évoquer des conseils qu’on leur donne tels que d’éviter d’utiliser la voiture pour se déplacer. Cela les mène à un repli sur eux et c’est paradoxalement parfois ce qu’ils souhaitent d’une certaine manière quand on sait que bon nombre d’entre eux poursuivent leur vie dans le logement qu’ils ont toujours eu.

Le film «  La ballade de Narayama » donne d’ailleurs un aperçu de l’épreuve du temps, de l’accompagnement de la vieillesse par un rituel ancestral propre aux Japonais où la femme doit gravir une montagne avec un de ses fils et se laisser mourir tout en haut…

Le travail de recherche a également fait émerger la nécessité d’utiliser des modules, sorte de boites programmatiques plus ou moins dispersées dans un site pour créer du lien inter-générationnel entre les populations selon les activités qui pourraient potentiellement s’y dérouler.  De fait, un accueil, un atelier de bricolage, un espace numérique ou encore une bibliothèque et bien d’autres seraient des moyens pour rassembler les populations du quartier et les inciter à partager leurs expériences, leurs connaissances entre eux.

L’article "Vieillissement et espace urbain : Comment la ville peut-elle accompagner le vieillissement en bonne santé des aînés ?" montre que l’architecture et le paysage se doivent de prendre en compte le vieillissement de la population pour créer des espaces qualitatifs en terme d’accessibilité, d’acoustique et qui offrent une certaine quiétude. Il est souvent nécessaire que des services de proximité facilement visibles et accessibles soient pris en compte dans l’aménagement des espaces. Presque de façon utopique, le livre "Vive nos vieux jours" de Quentin Blake nous montre par des dessins la vie active et dynamique de la vieillesse qui ne se laisse pas morfondre et qui conforte l’idée que les plus de 65 ans sont toujours physiquement actifs et représentent tout de même 30 % de la population.

Avec ces premières recherches nous avons donc quelques éléments pour commencer à bâtir une réflexion sur le potentiel culturel d’un quartier inter-générationnel. C’est notamment par une visite du site et une analyse sensible de ce dernier que nous pourrons nous focaliser sur les points forts et faibles du quartier. 


Après-midi de découverte du site en petits groupes :

Roxane, Redha,  Marina et Cyrielle/
Aujourd’hui, jeudi 6 février, c’était la première fois que nous nous rendions à La Cartoucherie.
Dans notre imagination, ce lieu était marqué par son ancienne fonction, par une époque
industrielle qui connue des heures de gloire durant les différentes guerres qui se sont succédées. Or, ce qui nous frappe, c’est qu’il ne reste quasiment plus de traces des manufactures sur le site.
En sortant du tramway, nous voyons énormément de tours sortir de terre, elles ont toutes des hauteurs différentes, mélangeant la brique et le parpaings dans la construction. Le paysage se compose de bâtiments inachevés et de grues dont les premiers mètres sont cachés par des barrières physiques promouvant ce nouveau quartier. Les publicités sont taguées, on ne sait pas si la restructuration est bien perçue où si les gens ont peur du changement et en ont marre des bruits des travaux.
La rue Thomas Dupuy peut être perçue comme une frontière invisible entre les îlots neufs et les îlots en construction. Notre déambulation est linéaire, le plan est orthogonal
. Les voies sont larges, le vent s’y engouffre et nous glace. Les espaces publics sont déserts, ils n’ont pas réellement de fonction apparente.
Pour citer un projet d'il y a deux ans de l'atelier, « La promenade des sports », nous a paru être un espace très étrange. Cette promenade est sectionnée en deux parties, non communicantes, sans aucun sport possible apparent, pas d’aire de jeux, que peut-on faire dans cet espace, si ce n’est faire courir son chien.

Nous n’avons pas ressenti beaucoup de vie, nous supposons que cela est dû au fait que nous y étions en semaine sur une après-midi. Cependant, nous avons pu apercevoir quelques personnes après 16h, les retraités sortent de la sieste, les personnes actives commencent à débaucher et les parents vont récupérer les enfants à l’école. Nous nous demandons aussi pourquoi est-ce qu’il n’y a pas quelques commerces disséminés sur l’ensemble des immeubles au rez-de-chaussée afin d’animer un peu plus les rues.
L’autre particularité de ce quartier est que tous les îlots sont refermés sur eux-même, ils ont tous un espace extérieur commun dans lequel nous avons aussi perçu peu de monde. Nous avons eu la chance de rencontrer Viviane, retraitée de 64 ans, qui habite le bâtiment A de l’habitat participatif. C’est un îlot très vivant qui offre énormément d’activité et de services aux habitants, c’est ainsi que l’on retrouve une salle polyvalente, une cuisine partagée, des salons partagées avec des bibliothèques dans lesquels à termes il y aura des salles à manger, une salle de musique, un atelier de bricolage, un atelier de loisir créatif, des cours de yoga, de sophrologie, etc. Une règle est importante et respecté par tous, entre 13h et 15h il est demandé aux enfants de jouer en silence, aux chiens de ne pas aboyer et interdiction de faire du bricolage ou des travaux. Tout ce qui fait du bruit n’est pas le bienvenu sur cette plage horaire.

Cependant les avions ne cessent pas de voler et le chantier ne s’arrête pas non plus. C’est un quartier très bruyant. Nous avons vu peu de voiture, ce qui est agréable lorsque l’on est piéton ou cycliste sauf le long de la voie du TOEC et le long de l’Avenue de Grande-Bretagne dans laquelle nous retrouvons aussi le tramway.
Nous avons fini notre journée en beauté en visitant les restes des manufactures. À l’intérieur, nous avons fait la rencontre d’Hugo, artiste appartenant au groupe DIRT IN THE WIND. Hugo n’a malheureusement pas pu nous montrer leur studio de montage car ils sont en train de tout démonter. Il nous a confié qu’ils auraient dû quitter les lieux en avril 2019 comme 5 autres groupes d’artistes installés là et qu’il ne leur restait plus qu’un mois pour quitter les lieux. Nous comprenons que ces artistes se soient installés sur cette ancienne friche militaire rempli de tags très inspirants et magnifiques. La lumière aussi en fin de journée fait échos à celle d’une église où l’ombre des colonnes vient donner un rythme.
De la musique a accompagné notre déambulation dans cet espace délaissé par tous, sauf par ces artistes, réalisé par Hugo et son groupe : Sociopark qui réalise quelques évènements à Mix’art Myrys.



Inass, Sophie et Thomas/

Je me réveille ce matin

Par les rayons de soleils chaleureux

Souriant, j’aperçois par la fenêtre

Mon beau quartier sécurisé

J’ai hâte que ces petits arbres deviennent grands

Pour l’instant, mes petits-enfants

s’amusent à grimper, jouer, rigoler 

Entre voisins, on se réunit souvent, 

Pour faire des goûters très bons, 

Je ne peux jamais me sentir seule 

Car à tout moment, 
Je sais que je suis bien entourée 
Il fait bon de vivre dans ce quartier 

Cet après-midi, je sors me promener
les rues sont larges, agréables
J’ai envie de siroter un bon café
On n’a pas beaucoup de commerces, certes
Mais tous les transports sont à proximité
Ce qu’il me manque vraiment, c’est un coeur de quartier
Et je ne comprends pas pourquoi 
tous ces espaces végétaux sont clôturés
Il faudrait un lien entre nous tous 
Des espaces conviviaux 
Car les rares espaces publics sont peu attirants

En rentrant chez moi, il fait déjà nuit 
Ma promenade m’a bien ressourcée
Je me sens fatiguée, j’aurai bien aimé qu’il y ait plus de bancs
Mais l’air est bon et les gens sont bienveillants 

Dans mon quartier, La Cartoucherie. 

Anass, Yédidia et Attreissa /
Je marche dans le silence,
je marche dans un quartier nouveau.
Nul ne m'approche je marche dans le silence.

J'entrevois de loin quelques silhouettes au bout de la rue.
Comme des pions dans un jeu chacun possède son carrefour,
bien placé aux coins de la rue,
je marche dans le silence. 

JE contourne le périmètre d'un quartier,
comme un phénix tu renais de tes cendres.
Quelle est ton histoire ? Qui t'a détuit ? Qui a fait de toi l'espoir d'un quartier nouveau ?
Je m'arrête dans le silence.

L'espoir d'échanger, dialoguer m'est volée,
haut comme ces grues qui grimpent les cieux.
Ce ciel éclipsé par vous, ô grands géants
prédominants sur mon échelle.

J'écoute le silence de
ses enfants imaginaires qui profitent allègrement
des espaces verts qui cachent une lourde histoire.
Quelle est ton histoire ? Quels sont tes secrets ? Qui habite ce quartier nouveau ?
Je repars dans le silence.
 
 
Medhi / 
Que ferons-nous de la Cartoucherie ?
En arrivant sur le site, je me suis senti comme un étranger, peut-être car la typologie des bâtiments qu’on est habitué à voir en ville n’est pas la même. C’est comme un monde idyllique avec des volumes géants qui s’imposent dans le site. J’étais perdu, je n’arrivais pas à savoir où est-ce que j’étais précisément. Il m’a fallu un peu de temps pour comprendre le quartier.
Je suis arrivé en voiture, je suis rentré très vite dans le quartier mais je ne trouvais pas où stationner, heureusement, j’ai trouvé une place handicapée, si je n’avais pas le droit de m’y stationner, la recherche aurait pu continuer indéfiniment.
Je garé ma voiture, j’ai descendu mon vélo, ce n’est pas pareil de marcher que de pédaler, en pédalant, j’ai pu ressentir le site. Le relief, la rugosité, l’adhérence ou l’inadhérente de la roue, la topographie et la possibilité ou pas de circuler.
En dehors du quartier, c’était presque impossible de circuler. J’ai dû me faire trainer.
Au long de mon parcours, j’ai vu des espaces verts aménagés, que j’ai trouvé trop artificiels, on dirait des arbres en plastique, rien n’est improvisé. Pour moi, cette nature n’avait aucun sens d’exister.
J’ai vu des bâtiments, à simple vu, ils se ressemblaient tous, aucun ne se dénotait des autres. Les bâtiments formaient des ilots, avec jardins à l’intérieur. Ces ilots avaient plusieurs accès, et le jardin était le lieu commun à tous les habitants. Les ilots étaient fermés par des clôtures, j’aurait aimé de pouvoir y rentrer sans avoir à attendre que quelqu’un sorte. Ces petits accès seraient des espèces de tunnels de lumière magnifique qui donnerait à une espèce de solarium ouvert qui est le jardin intérieur, un espace immergé de lumière et de chaleur.
Ce lieu magnifique pourrait exister, en ouvrant les ilots et en construisant des bâtiments moins hauts.
Ce lieu pourrait exister.
Avant de partir, je suis passé à côté de quelques commerces, c’était assez animé et très vivant.
Comme j’aime ces espaces, ou règne la convivialité et où il se passe quelque chose, contrairement à l’extérieur, un lieu isolé et perdu, n’espérons pas pour toujours.



Anaïs/
Une après-midi à la Cartoucherie  
Nous décidons de partir de l’école en voiture, après quelques minutes de trajet, nous arrivons sur le site.

Je débute cette visite près de la ligne du tramway, on ressent bien la ville avec ses bruits de voitures, les commerces, un café et les personnes.

Puis je décide de partir à la découverte de cette éco-quartier, je déambule dans ces espaces publics vides et très vite plongés dans l’ombre par ces immeubles. Avec mes camarades, nous entrons dans l’un d’entre eux, une cour intérieure s’y trouve beaucoup plus petite que ce que nous pouvons imaginer de l’extérieur. Il y a des cheminements et au milieu trois bancs à la vue de tous qui n’invitent pas vraiment à la détente.

Les immeubles sont tous hétérogènes et il n’y a pas de présence de commerce en rez-de-chaussée comme peuvent le laisser paraître les brochures du projet. Les grands axes créent des couloirs de vent qui siffle dans mes oreilles repris très vite par le bruit des chantiers. Je suis très étonnée de l’ambiance de ce quartier et de l’échelle de ces bâtiments très hauts. J’oubliais, il faut densifier! Ah oui mais les personnes sont où ? Je me balade seule.

J’arrive enfin devant les halles de la Cartoucherie, lieu historique du site avec son architecture qui lui est propre et ses pignons en brique. Devant l’entrée principale, par un petit espace j’entrevois l’intérieur de celles-ci qui est devenu un lieu d’expression avec du street art mais aussi un atelier de bricolage.

Soudainement en empruntant une allée, je perçois un bâtiment très coloré, intriguée, je pars à la découverte de celui-ci. Il s’agit de l’école, j’entends des enfants jouer dans la cour, un lieu de vie.
C’est l’heure de la sortie de l’école. Les enfants sont heureux de retrouver leurs parents mais repartent très vite car il n’y a pas d’espace aménagé devant pour qu’ils puissent continuer de s’amuser.
Devant l’école, la vue qui leur est offerte est un parking vide, sans fonction pour le moment. Je remarque vite que celui-ci est utilisé comme un espace de passage.

Avec mon groupe, nous décidons de prendre un peu de hauteur, nous prenons l’ascenseur du parking Barry Indigo juste à côté de l’école et direction le dernier étage. Arrivés en haut nous avons une vue sur l’ensemble de ce nouveau quartier.
Après avoir pris un peu de vitamine avec quelques rayons de soleil, nous redescendons.

Je continue de marcher en suivant les limites de ce site. J’arrive enfin aux espaces en friche, qui me rappelle bien l’ampleur de ce projet et sa temporalité.
Un peu plus de personnes déambulent dans les rues mais la traversent seulement, les bruits de chantier se sont arrêter et le soleil commence à se coucher.

La fin d’après-midi s’achève comme au début de celle-ci dans l’ombre.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.