Par Aline + photos de Corinne
Lors de cette séance du vendredi, un atelier d’écriture a été organisé. Lors de ces
quelques heures nous avons eu l’opportunité de nous mettre dans la peau de quelqu’un côtoyant le
quartier, qu’il y habite ou pas. Nous avons pu imaginer ce que chacune des personnes écrirait dans
un cahier de doléance mis à leur disposition. Chacun d’entre nous s’est alors imprégné de son
personnage afin d’imaginer ce que celui-ci pourrait penser de son quartier et de ce qu’il réclamerait ou
proposerait pour l’avenir de celui-ci.
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Au travail, avec Françoise Gaudibert en animatrice de l'atelier d'écriture |
Le texte de Chloé :
FICTION
Véronique, 50 ans, salariée au sein de l’association Diapason. Elle aide les personnes analphabètes et/ou des personnes ne maîtrisant pas le français, à apprendre. Elle vit dans le quartier Cépière-Haut avec son compagnon et leur fils de 12 ans.
Ce quartier, j’y ai grandi. Mes parents travaillaient tous les deux à l’usine de la Cartoucherie, c’est d’ailleurs là-bas qu’ils se sont rencontrés. Je vivais autour de la place qu’ils ont maintenant parqué avec des rochers et des blocs de béton. Sur cette place, il s’en passait des choses. Je me souviens que mon père nous avait installé des boites de conserve en guise de chamboule-tout. Mes frères, des voisins et moi nous amusions à les viser au lance-pierre. Manque de chance, un jour elle a atterri dans le carreau de la Citroën flambant neuve de M. et Mme Martinez... on s’était pris une bonne dérouillée... Mais enfin, il y avait une bonne ambiance. Nous organisions de petites fêtes, barbecues, carnaval, ou de simples parties de boules. Que nous venions de la campagne alentour ou de villages espagnols, nous aimions manger, boire, et rire ensemble.
Et puis lorsque j’ai eu 12 ans, nous avons déménagé. Mes frères faisaient leur chemin, loin de la maison, c’était donc l’occasion pour nous de quitter le quartier : retour aux sources. Mes parents avaient réussi à économiser, peu mais suffisamment pour reprendre une petite épicerie dans leur village natal.
Aujourd’hui, j’ai fait mon bout de chemin, et depuis 10 ans, je suis retournée vivre dans le quartier. Nous nous sommes installés, mon compagnon, notre fils et moi dans un appartement situé dans une ancienne maison de maître. Nous entendons la rumeur du quartier, maintenant beaucoup habité par diverses communautés de gens du voyage. En réalité, je les croise peu mais tout se passe bien. Parfois ils organisent de petites fêtes auxquelles nous sommes conviés. Mais elles se font de plus en plus rares.
Et puis mon fils ne veut plus y aller, il va au collège que beaucoup de ses anciens camarades de classe n’y vont plus ou peu. A présent ses copains ne sont pas du quartier.
Et puis les destructions en cours ça donne une drôle d’ambiance ; le quartier semble plus calme tout en ayant des allures de fantôme.
Mais moi je l’aime mon quartier, et j’aimerai davantage partager avec mes voisins. Mais où ? Comment ? Quoi ? Que pouvons et qu’avons nous partager ? un repas ? de la musique ? des conseils ? danser ? jouer ? un jardin ? Peut-être une halle qui permette de nous abriter du vent ou du soleil trop fort en été, manger, organiser de petites fêtes...un beau jardin que nous aurions plaisir à contempler...
Véronique, 50 ans, salariée au sein de l’association Diapason. Elle aide les personnes analphabètes et/ou des personnes ne maîtrisant pas le français, à apprendre. Elle vit dans le quartier Cépière-Haut avec son compagnon et leur fils de 12 ans.
Ce quartier, j’y ai grandi. Mes parents travaillaient tous les deux à l’usine de la Cartoucherie, c’est d’ailleurs là-bas qu’ils se sont rencontrés. Je vivais autour de la place qu’ils ont maintenant parqué avec des rochers et des blocs de béton. Sur cette place, il s’en passait des choses. Je me souviens que mon père nous avait installé des boites de conserve en guise de chamboule-tout. Mes frères, des voisins et moi nous amusions à les viser au lance-pierre. Manque de chance, un jour elle a atterri dans le carreau de la Citroën flambant neuve de M. et Mme Martinez... on s’était pris une bonne dérouillée... Mais enfin, il y avait une bonne ambiance. Nous organisions de petites fêtes, barbecues, carnaval, ou de simples parties de boules. Que nous venions de la campagne alentour ou de villages espagnols, nous aimions manger, boire, et rire ensemble.
Et puis lorsque j’ai eu 12 ans, nous avons déménagé. Mes frères faisaient leur chemin, loin de la maison, c’était donc l’occasion pour nous de quitter le quartier : retour aux sources. Mes parents avaient réussi à économiser, peu mais suffisamment pour reprendre une petite épicerie dans leur village natal.
Aujourd’hui, j’ai fait mon bout de chemin, et depuis 10 ans, je suis retournée vivre dans le quartier. Nous nous sommes installés, mon compagnon, notre fils et moi dans un appartement situé dans une ancienne maison de maître. Nous entendons la rumeur du quartier, maintenant beaucoup habité par diverses communautés de gens du voyage. En réalité, je les croise peu mais tout se passe bien. Parfois ils organisent de petites fêtes auxquelles nous sommes conviés. Mais elles se font de plus en plus rares.
Et puis mon fils ne veut plus y aller, il va au collège que beaucoup de ses anciens camarades de classe n’y vont plus ou peu. A présent ses copains ne sont pas du quartier.
Et puis les destructions en cours ça donne une drôle d’ambiance ; le quartier semble plus calme tout en ayant des allures de fantôme.
Mais moi je l’aime mon quartier, et j’aimerai davantage partager avec mes voisins. Mais où ? Comment ? Quoi ? Que pouvons et qu’avons nous partager ? un repas ? de la musique ? des conseils ? danser ? jouer ? un jardin ? Peut-être une halle qui permette de nous abriter du vent ou du soleil trop fort en été, manger, organiser de petites fêtes...un beau jardin que nous aurions plaisir à contempler...
Et les jeunes ? que faire pour ceux qui ont l’âge de mon fils et qui errent sans savoir quoi
faire ? de quoi auraient-ils besoins ? simplement un endroit où s’asseoir ou un lieu où ils
sont accueillis et accompagnés ? Je crois qu’ils aiment bien détourner l’usage des choses.
Alors voilà, je pense que dans ce quartier il nous faut un aménagement/ équipement qui
permette de nous réunir et de faire différentes choses, Il faut qu’il soit de qualité, original et
détournable pour éviter qu’il soit détérioré. Mais en même temps, il devra aussi pouvoir
répondre aux envies des différentes communautés. Il faut les déterminer et trouver ce qui
peut nous rassembler !
Le texte d'Aline :
Le texte d'Aline :
Bonjour,
Je suis un garçon de 15 ans d’une famille émigrée espagnole habitant Cépière-haut et ayant toujours vécu dans le quartier. On vous a sûrement parlé de moi et mes copains pour toutes les bêtises qu’on a déjà faites, mais bon on s’ennuie un peu dans le quartier. Et puis fumer 2-3 pétards, mettre un peu de musique et boire une bouteille au soleil ce n’est pas si grave. On dirait que les adultes ont oublié qu’ils ont été à notre place. J’ai des copains uniquement dans le quartier mais j’aimerais bien rencontrer des copains des autres quartiers. Mais actuellement personne ne vient dans notre quartier, certains de mon école ne connaissent même pas où j’habite et les parents des copains du collège ne veulent pas qu’ils viennent chez moi.
Je déménage avec ma famille en juillet dans les nouvelles maisons de Cépière-bas. Je suis très content car c’est plus grand, plus beau et j’aurais une chambre pour moi tout seul. Mais j’ai aussi très peur car je change de quartier et je ne veux pas quitter mes copains. Dans le quartier, il y avait une maison abandonnée où l’on traine et que l’on avait aménagée avec les copains ; elle va être détruite et ça me rend triste. J’aimerais dans ce nouveau quartier un endroit où on pourrait se retrouver avec les copains et où les nouveaux habitants de mon âge n’auraient pas peur d’aller et on vous fait la promesse qu’on ne détruira pas. On voudrait vraiment un lieu où on pourrait se retrouver, où on pourrait y faire ce qui nous plait et que l’on pourrait décorer comme on veut sans que l’on nous dispute. On voudrait aussi un lieu pour faire du sport car avec les copains on joue parfois au foot sur la place le long de la route mais notre ballon a atterri dans le jardin de monsieur Roger et son chien l’a pété.
J’aimerais aussi que la voie du TOEC disparaisse car plein de copains ne pourront pas venir me voir car c’est trop dangereux de traverser la rue, une fois ma copine Capucine a failli se faire écraser lorsqu’elle était en vélo, et certains parents n’aiment pas le quartier de Cépière-bas donc au moins sans cette rue ça serait un seul quartier.
J’allais oublier, mon pépé m’a aussi demandé de vous demander de mettre plus de banc car il devient vieux et ne peux plus marcher aussi longtemps mais il aime être dehors pour profiter du soleil et du quartier qu’il connait depuis si longtemps. Il n’y a aucun banc dans le quartier pour que pépé puisse s’asseoir.
Merci madame la maire !
Le texte de Naïm :
Je suis un garçon de 15 ans d’une famille émigrée espagnole habitant Cépière-haut et ayant toujours vécu dans le quartier. On vous a sûrement parlé de moi et mes copains pour toutes les bêtises qu’on a déjà faites, mais bon on s’ennuie un peu dans le quartier. Et puis fumer 2-3 pétards, mettre un peu de musique et boire une bouteille au soleil ce n’est pas si grave. On dirait que les adultes ont oublié qu’ils ont été à notre place. J’ai des copains uniquement dans le quartier mais j’aimerais bien rencontrer des copains des autres quartiers. Mais actuellement personne ne vient dans notre quartier, certains de mon école ne connaissent même pas où j’habite et les parents des copains du collège ne veulent pas qu’ils viennent chez moi.
Je déménage avec ma famille en juillet dans les nouvelles maisons de Cépière-bas. Je suis très content car c’est plus grand, plus beau et j’aurais une chambre pour moi tout seul. Mais j’ai aussi très peur car je change de quartier et je ne veux pas quitter mes copains. Dans le quartier, il y avait une maison abandonnée où l’on traine et que l’on avait aménagée avec les copains ; elle va être détruite et ça me rend triste. J’aimerais dans ce nouveau quartier un endroit où on pourrait se retrouver avec les copains et où les nouveaux habitants de mon âge n’auraient pas peur d’aller et on vous fait la promesse qu’on ne détruira pas. On voudrait vraiment un lieu où on pourrait se retrouver, où on pourrait y faire ce qui nous plait et que l’on pourrait décorer comme on veut sans que l’on nous dispute. On voudrait aussi un lieu pour faire du sport car avec les copains on joue parfois au foot sur la place le long de la route mais notre ballon a atterri dans le jardin de monsieur Roger et son chien l’a pété.
J’aimerais aussi que la voie du TOEC disparaisse car plein de copains ne pourront pas venir me voir car c’est trop dangereux de traverser la rue, une fois ma copine Capucine a failli se faire écraser lorsqu’elle était en vélo, et certains parents n’aiment pas le quartier de Cépière-bas donc au moins sans cette rue ça serait un seul quartier.
J’allais oublier, mon pépé m’a aussi demandé de vous demander de mettre plus de banc car il devient vieux et ne peux plus marcher aussi longtemps mais il aime être dehors pour profiter du soleil et du quartier qu’il connait depuis si longtemps. Il n’y a aucun banc dans le quartier pour que pépé puisse s’asseoir.
Merci madame la maire !
Le texte de Naïm :
Je me balade
souvent dans le quartier. En fait tout le temps. Le truc c’est que
personne ne fait attention à moi.
Je me sens vieux,
je traine mes vielles guenilles d’un bout à l’autre du quartier.
Ouais, j’en ai vu des choses et j’ai eu une belle vie avant ;
si on peut appeler ça une belle vie. Mais tout ça, c’est fini.
C’est ça fini et je me suis perdu ici.
Le truc c’est
que j’ose plus trop sortir du quartier, un rien ne m’effraye.
L’avenue de Lardenne, y a trop de voitures, trop de bruit. Pareil
pour celle du T.O.E.C, ces bus passent à longueur de journée. J’ai
essayé de traverser un jour, j’ai failli me faire renverser. Du
coup j’y retourne plus.
Quand j’y
pense, je vis au crochet de la communauté, je fais les poubelles
pour trouver un peu de nourriture. Le pire je crois, c’est le
regard des gens sur moi, parfois de la pitié, souvent du dégout.
L’autre jour, des jeunes m’ont même jeté des cailloux. Où va
le monde ? Je fais de mal à personne moi.
Je crèche à
côté de l’église évangéliste. Ce n’est pas un hôtel cinq
étoiles mais bon, je me la suis aménagée à mon aise ma petite
niche, comme je l’appelle. Il ne faut surtout pas rater la sortie
de la messe le dimanche d’ailleurs. Ils chantent bien. J’aime la
musique. Et puis ces gens vous font l’aumône, de quoi manger 2, 3
jours. Enfin vivre ; survivre plutôt. Ça fait quelques années
que je fais plus que ça vous savez.
Mais ici-bas
(enfin haut), tout le monde fait ce qu’il faut pour survivre,
chacun de son côté. Un peu de chaleur humaine !
Quoi que…
L’autre jour une petite fille m’a caressé la tête… Quelle vie
de chien.
Bonjour la
mairie,
Normalement je
n’ai pas le droit d’être ici vu que je suis sensée être à
l’école protestante en ce moment. Mais bon c’était naze, alors
je suis partie en douce.
Je me baladais
dans le quartier, qu’est-ce que c’est moche. C’était presque
plus nul que l’école. Enfin, je n’écris pas ça pour ça, de
toute façon, je vis pas ici, j’habite à Lardenne alors je m’en
fiche.
Par contre en me
baladant j’ai rencontré un chien errant. Il avait l’air triste.
Vous ne pourriez pas faire un chenil ? Ce serait chouette.
Merci !
La petite
fille d’ailleurs
Texte de Klaus :
Texte d'Océane :
Texte de Klaus :
Un homme de 40 ans.
Divorcé, un fils. Habitant dans la Cépière Haut depuis 5 ans. Conducteur de bus.
Le premier train vers
Colomiers me réveille souvent mais ce n’est pas grave.
Il y a eu peu d'activité
avec les voisins malgré toutes les années que j'ai vécues ici. Je souhaite
qu'il y ait plus de cela. J'aime la végétation de la région et le fait que les
arrêts de bus sont près de chez moi. C'est facile d'aller au travail.
Je pourrais aimer le
quartier s’il y a plus de supermarché et une cafeteria peut-être.
Quand mon fils est avec
moi il est difficile de trouver quelque chose à proximité.
Au total j'aime ma place
malgré la vue de mon salon qui est horrible.
Texte de Mostefa-Rached :
Le quartier de Cépiere-Beauregard me voit tout les jours
depuis 17 ans… surtout après avoir arrêté l’école.
Je n’ai pas grand choses à faire de mes journées et là ou je
vais, ne m’intéresse pas trop, donc je reviens toujours à mon point de départ,
mon quartier !
Je n’ai pas déménagé parce que cela me couterait trop cher,
j’aimerai bien avoir un travail qui ne soit pas loin de chez moi mais
malheureusement mon chez-moi ne me donne pas trop d’opportunités.
Les autres n’y vient pas souvent car ils ne le trouvent pas
très attractif, les voisins passent à des heures précises de la journée mais
ils nous voient comme des cas désespérés.
J’aurai bien aimé voir un petit équipement sportif qui rassemble les jeunes, pas comme
l’hippodrome ou le gymnase à coté, ils sont très cadrés et ce n’est pas simple
d’y accéder.
J’aimerai bien voir des petits commerces, une boulangerie,
une caféteria, une épicerie où les habitants y font leurs petites courses avant
de rentrer chez eux, je sais qu’il y a Aldi, Lidl qui vont bientôt ouvrir, mais
les commerces dont je vous parle ne sont pas si grands, ils sont destinés aux
habitants du quartier, ils serviront aussi comme lieux de rencontres, lieux
d’échange entre les habitants en début et en fin de journée ou même en soirée pour prendre un verre.
Un tel projet va amener de la vie au quartier ou plutôt la
canaliser, on peut prendre le modèle irlandais du « public house » ou
simplement « pub » qui est un lieu de rencontre, de manger, de boire
et discuter entre habitant, c’est dans cette idée là, mais pas réellement un
pub.
Il a pour but de créer de l’emploi pour les habitants du
quartier aussi.
Je le vois bien à coté de l’arrêt du bus car cet endroit
relie Cépiere-haut et Cépiere-bas, et les gens y vont pour prendre le bus.
Texte d'Océane :
Bonjour la Mairie !
Je m’appelle Anne, j’ai 9 ans, je suis la petite fille de
Mamie Coco. J’aime beaucoup le quartier où ma grand-mère habite. J’aime bien
les maisons avec leurs petits jardins, et le fait qu’elles soient collées.
Mamie est très sociale, elle parle souvent aux voisins à travers les grilles et
j’ai toujours le droit d’aller jouer avec les jeunes du coin. Depuis que papi
n’est plus là, Mamie a décidé d’adopter un chien pour combler le vide. On l’a
nommé Kiki. Mamie le promène tous les soirs, pour en même temps faire du
jogging et prendre l’air frais. Un jour, elle a rencontré Monsieur Ming pendant
sa promenade. Il avait aussi un très beau gentil chien, Filou. Ils se sont
gardés contactes pour faire des balades avec leurs chiens. Après un temps, on
s’est pris rendez-vous avec Minh devant chez lui, sauf qu’on est venu à
découvrir qu’il habitait à la Cépière Bas ! Mamie m’as toujours dit de ne
pas aller jouer là-bas. « Ils vont t’entrainer dans des choses », me
disait-elle tout le temps. Sinon à par ça, je n’ai jamais eu de mauvais
souvenir. Grâce à Kiki et Filou, trois personnes se sont rencontrées. Je pense
qu’il serait pas mal de faire un beau cadeau pour nos amis fidèles, car il y a
beaucoup de chiens içi, mais la plupart d’eux restent tout le temps dans leur jardin
pour aboyer et faire éloigner les mauvaises intentions. J’ai tellement d’idées !
Un beau parc pour chiens ! Ou une clinique ? Un centre canin ? Un
café accessible aux chiens ?
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