Matin
– Visite sur le site
Étaient présents notre groupe d'étudiants, ainsi que C. Aventin et l'équipe du Phun, une compagnie de théâtre de rue.
L'objectif
de cette visite à la Cartoucherie était de confronter notre concept
du projet collectif avec la réalité matérielle du site.
Rappel :
La semaine précédente, nous avions proposé d'installer des
“arches” sur l'espace public selon un parcours divisé en trois
temps, chacun avec une symbolique temporelle :
- Portion 1 : de l'arrêt de tram Casselardit à la Promenade des Sports, représentant le passé du quartier.
- Portion 2 : la Promenade des Sports, idéalement dans un des deux bassins de rétention, événement central faisant appel au présent.
- Portion 3 : de la Promenade des Sports à l'arrêt de bus Grande Bretagne, représentant le futur.
Nous
devions donc expérimenter ce parcours sur le terrain, déterminer le
cheminement le plus clair et le plus logique, puis repérer des
emplacements stratégiques où positionner nos “arches” sur
l'espace public.
Une
première traversée du site nous a permis de présenter ce projet
collectif aux membres du Phun. Dans le même temps le Phun a échangé
avec nous en mettant en évidence les potentialités du site en terme
de supports, soit :
- Des panneaux en bois triplis occultants des vitrines de commerces au rez-de-chaussée encore non investis.
- Des planches de bois encadrants les arbres.
- De manière plus générale, être attentif au mobilier urbain présent, susceptible de devenir un point d'accroche.
Rez-de-chaussée
occulté avec des panneaux bois triplis, support possible
|
Planches
en bois, support possible de messages divers
|
Sans
oublier le travail de la couleur, essentiel pour être visible dans
un lieu public !
L'expérience
du Phun nous a également été bénéfique pour nous rendre compte
que le site en l'état a des défauts qu'il faudra veiller à prendre
en compte :
- Les abords des bassins de rétention ne sont pas encore aménagés, le sol est de cailloux et de terre, ce qui n'est pas vraiment engageant.
- Les bassins de rétention en eux-même contiennent nombres de déchets, ce n'est donc pas idéal ni judicieux d'y proposer une activité.
- Des débris de chantiers sont délaissés à proximité des zones en travaux, ce qui perturbe le passage des piétons.
Une
pause en fin de matinée nous a permis de faire un débriefing et de
soulever quelques points d'interrogation :
- Évoquer une temporalité (passé / présent / futur) sur toute une portion de parcours apparaît comme étant irréaliste.
- Quels sont les intérêts des “arches” ?
→ Point
de repère
→ Seuil
spatialisé
→
Potentiel
de cadrage
- Si les “arches” sont des cadrages, aussi quelles vues choisir ? Pour quelle raison ?
Avec
ces questions, nous sommes arrivés à nous questionner sur le fond
même du projet collectif : quelle histoire voulons nous
raconter à la Cartoucherie ?
Suite
à un débat collectif, nous avons redéfini et simplifié nos
objectifs :
- Le début et la fin du parcours seront des indicateurs temporels :
→
depuis
l'arrêt de tram, évoquer le futur du quartier comme une invitation
à venir s'y promener.
→ sur
l'arrêt de bus, représenter une image du passé de la Cartoucherie
comme rappel de ses racines.
- Le parcours sera jalonné par des interventions localisées donnant vue sur des lieux remarquables du site.
Une
fois cette décision prise, nous avons refait un tour sur le site
pour choisir avec précision les emplacements de nos futures
installations. Ceci en étant attentif à la continuité du parcours,
c'est à dire que chaque point soit visible depuis le précédent.
C'est aussi à ce moment là que nous avons choisi les emplacements
en fonction de vues inédites que nous voulons donner du quartier.
Midi
– Pique-nique sur place, sous le soleil
Une petite table en palette et le tour est joué ! |
Après-midi
– Rétrospective dans les locaux de l'ENSA
Échange
avec Phéraille, qui commence par nous mettre en garde sur la forme
que nous avons choisi pour les arches. En effet, nous avions opté
pour des rubans tendus et colorés, choix esthétique pouvant faire
office d'accroche visuelle.
Néanmoins,
pour réaliser ce dispositif, il faut apporter un travail d'une
grande précision, et disposer de suffisamment de temps. Si la
précision est à notre portée, la problématique du temps est
impossible à ignorer : nous devions nous orienter vers un
dispositif simple et efficace.
Par
ailleurs, s'est également posée la question du matériau à
utiliser pour construire nos arches. Cette question avait déjà été
soulevée la semaine précédente, et était toujours en suspens.
Si
nous avions pensé utiliser du bois pour des questions
esthétique, il devient vite évident que ce serait trop complexe, et
ce pour plusieurs raisons :
- Comment gérer les articulations entre les différentes pièces ?
- Comment assurer la stabilité de l'ensemble ? Et ce sans la possibilité de se fixer dans le sol !
- Comment gérer la prise au vent de l'ouvrage ?
La
possibilité d'utiliser du plastique, en tube ou en tige, a
alors été évoquée. Si cela permet de résoudre la question
constructive, il n'en restait pas moins que l'objet en lui-même
posait problème.
En
effet, l'arche en tant que telle, ainsi posée sur l'espace public,
pourrait-être considérée comme un encombrant qui
perturberait la circulation des personnes. Et il apparaissait évident
qu'il n'était pas souhaitable de générer cette situation, mais
bien de proposer une intervention douce et poétique sur l'espace
public.
C'est
suite à ces réflexions que Phéraille décide de sortir de sa manche
une carte maîtresse : il a récupéré en grande quantité des
tubes en carton d'imprimerie, de 20 centimètres de diamètre
et de 1,40 mètres de long. Il nous propose donc de profiter de cette
ressource et d'imaginer quoi en faire.
Sur
cette nouvelle encourageante, nous synthétisons les données
recueillies le matin point par point :
- Tram : utiliser la façade en panneaux bois triplis du rez-de-chaussée pour créer une scène en 2D représentant un futur potentiel du quartier. (matériau : clous, fil, rubans)
- Point 1 : point de vue sur un mirador au loin.
- Point 2 : multi longue-vue cadrant sur plusieurs lieux remarquables, soit un bâtiment de logements participatifs, la grande halle et le château du Barry.
- Point 3 : point de vue sur un arbre entre deux bâtiments (jeu de surprise et de perspective).
- Point 4 : point de vue sur les petites halles (possibilité d'utiliser une plaque d'égout comme marquage au sol).
- Bus : utiliser le verso de l'arrêt de bus pour afficher une image de la Cartoucherie telle qu'elle était pendant l'époque industrielle.
Exemple de silhouette sur façade en panneaux de bois triplis Cadrage sur le mirador Multi-longue-vue, cadrage sur la grande halle Multi-longue-vue, cadrage sur le bâtiment de logements participatifs Multi-longue-vue, cadrage vers le château du Barry Cadrage surprise sur un arbre ancien Verso de l'arrêt de bus, qui sera support d'une image du passé Une fois tous d'accord sur les différents emplacements et cadrages, nous nous répartissons un lieu pour un binôme de travail. L'objectif étant de réfléchir à une réalisation concrète, notamment avec les tubes en carton comme matériau de base.
Après une réflexion d'environ 30 minutes, chaque binôme présente sa proposition.Macarena & Laurie – Tram
La proposition est de créer une scène en 2D grâce à du fil tendu. La scène comprendrait une skyline (soit le profil de bâtiments) du quartier, un jardinier arrosant des plantes, un cycliste, un arbre, etc …Est évoquée la possibilité d'intégrer des éléments en 3D : plantes, vélo ...Il est aussi proposé d'installer une silhouette dans laquelle les passants pourraient se glisser et se prendre en photo.Pour inviter à visiter la quartier, est soumise l'idée d'une silhouette d'un enfant posant la question “Tiens, qu'est ce qu'il y a là bas ?”Jessica, Krystel & Ginette – Point 1L'idée est de créer un poste d'observation surélevé avec les tubes en carton, ainsi que d'avoir des éminences hautes de part et d'autre afin de cadrer sur le mirador.Schéma d'intention Adrien & Péroline – Point 2L'intention est de proposer une multi longue-vue sur l'espace public. Au départ, trois longues-vues venaient s'insérer dans un seul tube central faisant office de support.Il a également été proposé de mettre de petits hauts parleurs à l'intérieur de ce tube central dans le but d'avoir une explication auditive sur ce qui est donné à voir. Il faudrait donc trois hauts parleurs, un par vue, chacun étant relié à la longue-vue correspondante avec un flexible de chantier.Néanmoins ces deux idées étaient incompatibles sur le plan technique, aussi la multi longue-vue a été repensée avec un tube support par vue, et donc par haut parleur. La deuxième proposition a l'avantage d'être plus simple à réaliser, plus esthétique et plus ergonomique.Schéma et maquette d'intention, première version L'idée consiste en une installation bi-face, avec d'un côté une image évoquant l'écorce d'un arbre, et de l'autre une cartouche de fusil.L'intention est de marquer un contraste entre la dimension écologique que porte le nouveau quartier de la Cartoucherie avec son passé de manufacture d'arme.Le support proposé pour ces deux images serait un bidon, lequel serait percé en son travers pour donner à voir l'arbre ancien entre les nouveaux bâtiments.Jessica, Krystel & Ginette – Point 4La proposition est de disposer des tubes en carton de diamètres différents de manière horizontale. De cette façon, les passants pourront regarder au travers de certains tubes qui cadrent sur les petites halles.D'autres tubes pourront être occultés avec des papiers colorés, ou avec des photos de l'ancien quartier ou même des photomontages d'un avenir possible du quartier.
Pour le dernier emplacement, soit l'arrêt de bus, il a alors été convenu avec l'ensemble du groupe qu'il sera nécessaire de contacter les archives municipales pour obtenir d'anciennes photos de qualité.Prospective pour la semaine suivante :Chaque binôme devra faire une fiche technique de son installation, en précisant :- l'emplacement
- croquis, maquette, schéma
- descriptif constructif
- détails des matériaux nécessaires
- références
Des mots et/ou des phrases devront être proposées pour être affichés sur les planches qui cernent les arbres, et ainsi aiguiller les passants tout le long de leur visite.Chaque étudiant pourra également réfléchir à un duo de couleurs permettant d'identifier l'ensemble du projet collectif lorsqu'il sera installé à la Cartoucherie.
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