09 février 2022

3 février > séance 2 : retours de terrain, première rencontre avec Stéphane Marin, écritures

Par Nassima et Carla
 

MATIN


9:00 / Quoi de neuf ?


Madame Sadokh nous informe que cette semaine elle a vu au cinéma le film Les Promesses qui raconte l’histoire de la Cité Bernardins qui héberge des habitants à revenus modestes, gérée par des marchands de sommeil et qui a subi beaucoup de dégradations depuis sa construction. Ce film nous informe sur les stratégies des différents acteurs et on se rend compte que souvent, le logement et l’habitat sont au centre des questions politiques locales et nationales. Il faut avoir conscience de ces jeux d’acteurs.


Modeste nous raconte qu’il a assisté cette semaine, dans le cadre de son stage, à des tests acoustiques pour la livraison d’un bâtiment. Cette expérience a été très enrichissante pour lui car il ne savait pas que c’était nécessaire et que l’acoustique était aussi importante dans la réalisation mais aussi la finalisation du projet. Il a pu prendre connaissance des différents appareils utilisés pour ces tests acoustiques tels que des générateurs de bruits ou instruments de mesures.


Carla nous parle ensuite de la journée qu’elle a passée au ski cette semaine à Ax-les-Thermes. C’était une journée très physique car elle ne l’avait pas pratiqué depuis longtemps, mais ce fut aussi très agréable de respirer l’air frais de la montagne.


10:00 / Présentations de l’exercice à rendre : recherche d’un site qui correspond à la frontière choisie et qui sera le lieu de notre projet 




Lucie : Frontière intime - Parc de la rue Roquemaurel, quartier des Arènes

- impression d’être dans le parc avant d’y être 

- quand on est hors du parc on a l’impression d’y appartenir et quand on est dedans on se concentre sur l’extérieur

- dedans/dehors


Modeste : Frontière ouverte - Quartier Roseraie/Argoulets vers rue Louis Plana 

- site vide où avant il y avait un Casino qui a brûlé en 2017

- cœur de quartier

- mémoire habitants du quartier

- site qui n’a pas bougé depuis

- site à mettre en valeur pour réappropriation des habitants

- lieu de rencontre où il faut essayer de franchir les frontières mentales et physiques

 

Norin : Frontière habitable - Quartier du Mirail 

- choix d'un premier espace vide, parc en pente, au milieu des logements et écoles 

- choix d’un deuxième espace plus grand, entre logements individuels et collectifs, proche du lac de la Reynerie

- but de connecter les habitants entre eux


Serdar : Frontière franchie - Montauban

- site croisement voie ferrée et voirie qui sépare 2 quartiers

- difficile à franchir car on est bloqués par la voie ferrée ou par la rue

- but de créer une transition privé/public, un parc

- mettre les mobilités au cœur du projet


Maria et Valeria : Frontière spectre / Frontière ouverte - Arènes

- frontière crée division, irrégularités, tension entre les 2 parties

- les Arènes : déconnexion avec ville, lieu passage, morcelé par réseau de transports, beaucoup de flux, perte notion échelle humaine, insécurité

- limites à plusieurs échelles


Iyed : Frontière intime - Les Amidonniers

- comme une petite île dans Toulouse

- plusieurs balades pour contempler la ville, elle prend le dessus sur le quartier

- on ne profite pas du Canal de Brienne

- identité forte mais qu’on ne retrouve pas 


Sacha : Frontière ouverte - Parc Fontaine Lestang

- ambiance espace public enclavé

- parc désaxé des principaux réseaux

- à côté : école primaire, usine avec odeur de biscuits très présente qui marque le lieu


Carla : Frontière ouverte - Port Saint-Sauveur

- confrontation allée et Canal du Midi

- parking large et arboré 

- vue obstruée par les bâtiments en fond

- le Canal dévie l’axe dynamique, c’est la frontière

- beaucoup de flux

- notion parcours, découverte


Nassima : Frontière ouverte - Sept Deniers

- site vide avec potentiel

- espace vert au milieu d’un espace gris

- espace privé sans limites physique privé / public 

 

Carlotta : Frontière ouverte - Jardin Raymond VI

- au fond du jardin, grands escaliers qui créent une frontière

- bloque la vue mais facile à franchir

- puis découverte d’une vue très dégagée

- grand espace ouvert


11:00 / Intervention de Stéphane Marin :


Stéphane Marin est un metteur en son, paysagiste sonore, et facilitateur d’écoutes.

Durant ses études il a été en contact avec le musicologue Daniel Charles et son mémoire portait sur la philosophie de la rencontre.

Il a par la suite quitté l’université pour donner à ses questionnements sa propre forme.

Il a donc pratiqué plusieurs disciplines telles que la danse, le massage ou la musique électronique. Il réalisait à cette époque de la musique narrative proche de la Drum’n’ Bass, très mentale, dans un univers dramaturgique. Il a par la suite suivi une formation de technicien son au début des années 2000. Il a exercé pour la première fois au sein du Centre National des Arts de la Rue pour accompagner les artistes de la rue dans leur trajectoire sonore. Il a ensuite suivi la compagnie Le Phun, puis d’autres de danse, art sonore…

Il a également travaillé à l’accompagnement sonore de randonnées artistiques avec une compagnie de performances en montagne.


Quelques projets sur lesquels il a travaillé :


- spectacle Urbaphonix : faire sonner la ville, le mobilier urbain. Pose la question “comment le musicien s'approprie-t-il l'espace public pour le faire sonner ?”. Son rôle est de faire sonner ce que font les interprètes, de les aider à exister dans l’espace public.


- projet pour inviter les auditeurs à parcourir le sonore dans interprète, le son accompagne les auditeurs dans leur progression dans l’espace.


- projet avec la compagnie Espaces Sonores en 2008, “Un pépin Sonore”, création sonore contextuelle et architecturale liés au lieu, pour un espace public non dédié au son. Parcours guidé par des stickers et des pistes sonores qui l’accompagnent.


- Siestes sonores : transats dans les espaces publics et parcs pour proposer d’écouter une création sonore, donner à entendre les sons naturels autour des 4 éléments avec des casques anti-bruits, les yeux fermés, immergé.


- Yoga des oreilles : pour développer son écoute.


- Prises de son de terrain : photographie sonore ou phonographie. Le micro est le premier moment de composition et d’inscription d’un son. Les différents choix créent une retranscription du réel, une autre réalité de la source originelle.

-Marches d’écoute : dans des zones naturelles ou urbaines, diffusion de la prise de son en temps réel. On transforme la réalité sonore des espaces traversés.


- Architextures sonores : à l’écoute d’une architecture. Comment on écoute à travers les murs, à l’intérieur du bâti ?


-Cartographie sonore : cartophonie, auscultation sonore, observation phonographique sensible avec plusieurs dispositifs à Fenouillet. But : cartographier un site à l’aide du son d’après le “point d'ouïe”.


Qu’est-ce qui intéresse Stéphane Marin dans le son ?


Dans les sons on retrouve 3 grandes catégories :


  • géophonie : sons de la nature, des 4 éléments, le son de la Terre

  • biophonie : sons des vivants

  • anthropophonie : les sons des Hommes


Au fil du temps, l’anthropophonie s’est autonomisée jusqu’à développer la technophonie.


Stéphane Marin tente dans son travail de faire une phonosynthèse de ces sons, de capter l’énergie de n’importe quel type de son jugement de valeur ou d’échelle. Il inclut tout le monde du sonore par une écoute non discriminatoire et bienveillante. Il s'intéresse

 autant aux vivants qu’aux vibrants.


Son esthétique :


- la poétique de la banalité, du quotidien (par exemple son de fourmis ou de la grêle)


- le discret : les sons rares, interstitiels, inaudibles, sous le paysage, sous la pollution sonore (par exemple le sons au fond de l’eau, écoute amplifiée)


- la dramaturgie de l’inquiétude


Pour le projet de ce semestre, nous tenterons de développer une posture de l’écoute pour changer les représentations d’écoute.



APRÈS-MIDI


14:00 / Exercice 1 :


Nous reprenons la séance avec le premier exercice d’écriture qui consiste en quelque sorte à un brainstorming. Chaque étudiant doit réfléchir et collecter des mots en relation avec son site d’intervention.


Liste des mots récoltés :



14:35 / Exercice 2 :


Chaque étudiant doit écrire un texte, poème, lettre, article… pour présenter ce qu’il se passe sur son site. 

A la fin du temps imparti, nous procédons à la lecture de quelques textes.

Ce fut personnellement une agréable surprise de découvrir les différents travaux ainsi que leur contenu exprimant la vision personnelle et sensible que chacun a de son site.

Afin de faciliter le travail d’écriture, Stéphanie Nava nous conseille de nous poser la question “à qui est destiné ce texte ?”. En effet, savoir à qui l’on s’adresse lors de la rédaction d’un sujet permet d’avoir une meilleure appréhension de comment écrire, quel vocabulaire utiliser, quelle approche adopter…


15:15 / Exercice 3 :


Le dernier exercice consiste à rédiger de nouveau un texte dans lequel cette fois-ci nous devons imaginer d’ici quelques années ce que deviendrait notre site.

C’était un exercice plus complexe que les deux précédents car nous n’avions pas encore établi un programme ou décidé d’un projet adapté au site. 

Enfin, Corinne Sadokh distribue un texte au hasard à chaque étudiant. Nous devons le lire et tenter de retrouver à quelle frontière et quel site appartient le texte.


Titres des textes écrits par les étudiants:

- Carlotta: Ressentir l’espace

- Iyed: T3 avec vue sur le quartier des amidonniers

- Modeste: Extrait d’un entretien avec un habitant de Dinetard

- Norin: Une annonce dans un groupe d’ami

- Sacha: Les ateliers et jardins partagés

- Serdar: Rétablissement de la continuité

- Valeria: Le tissage d’un quartier

- Maria: Ma place, mon quartier

- Lucie: A la redécouverte

- Carla: Le parc de mes habitudes

- Nassima: Un imaginaire idéal

 

Pour conclure la séance, les professeures font un récapitulatif des attentes pour la semaine prochaine.  

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